Gary Raboteur parle de son ami Renaud Emond: "On a décalé le baptême pour lui"
Papa et parrain, l’attaquant est devenu un homme sur et en dehors du terrain.
- Publié le 08-08-2019 à 13h31
- Mis à jour le 08-08-2019 à 15h29
Papa et parrain, l’attaquant est devenu un homme sur et en dehors du terrain. Entre Gary Raboteur (36 ans) et Renaud Emond (27 ans), l’histoire d’amitié date de près d’une décennie. "On se connaît depuis novembre 2010, quand Renaud a intégré le noyau A de Virton, explique le médian français. Il venait de monter de l’équipe espoirs et nous, les nouveaux transferts de Paris, ne le connaissions pas. Mais j’ai rapidement constaté, comme pour Thomas Meunuer, un potentiel au-dessus de la moyenne avec une bonne base et ce qui m’a frappé chez Renaud, c’était son sens du but aux premiers entraînements. Toutes ses frappes étaient cadrées et cela s’est vérifié lors de ses premières minutes avec le noyau A de Virton où il claque d’entrée une rose à l’Union Centre et nous fait gagner. "
Pour le plus grand plaisir de son papa et président du club à l’époque, Philippe Emond. "Mais il n’avait pas spécialement une étiquette de ‘fils de’. On a su après que son papa était le président et cela ne l’empêchait pas de suivre les conseils des anciens."
Après leur passage commun à Virton, durant lequel Emond a souvent marqué sur une passe décisive de Raboteur, les deux joueurs sont restés en contact malgré leur différence d’âge. "On ne s’envoie pas des poèmes tous les jours mais malgré la distance, nous sommes toujours restés proches. Ce qui n’est pas commun dans le monde du foot, où on côtoie beaucoup de monde. Mais avec Renaud, on a construit une belle amitié."
Qui s’est matérialisée encore un peu plus il y a quelques semaines, lorsque le buteur est devenu le parrain du deuxième fils de Gary, Manoë. "Je lui ai proposé de manière naturelle car on a les mêmes valeurs, et il a directement accepté. Même si avec son métier qui demande des sacrifices, on a dû décaler plusieurs fois l’évènement pour qu’il ait lieu durant la trêve, à un moment où Renaud est disponible."
Jeune parrain , Emond semble également épanoui comme papa, comme le prouve le beau moment qu’il a vécu avec son fils Ruben, devant la T3 qui l’ovationnait, samedi soir. "Ce sont des moments spéciaux pour un papa. Moi, quand je le fais devant 50 personnes (rires) , c’est déjà quelque chose donc lui, devant 25 000, cela doit être une immense fierté. C’est un moment intime qu’il a partagé avec son fils et son club de cœur."
Qui a bénéficié de la métamorphose de Renaud-le-papa. "Il est devenu titulaire juste après être devenu papa et il a commencé à enquiller les buts. Ce n’est pas un hasard. Renaud est devenu un homme sur et en dehors du terrain. Ce n’est plus du tout le jeune garçon que j’ai connu à Virton. Il a plus de responsabilités et de sollicitations mais sa personnalité n’a pas changé. Il est toujours humble, calme et discret. Il aime les choses sans fioriture."
Comme une reprise de volée en pleine lucarne.
"On l'appelait Arnold comme dans le dessin animé"
Lorsque Renaud Emond a débarqué en équipe A à Virton, il était le gamin du noyau. "On le surnommait d’ailleurs, pour le chambrer, le ‘Arnold de la classe biberon’", se souvient Gary Raboteur. "Pourquoi Arnold ? Par rapport au dessin animé Hé Arnold !, on trouvait que sa caricature correspondait à celle du personnage principal (rires). Et comme il sortait des espoirs, la classe biberon, on avait ajouté une deuxième partie à son surnom. Renaud en jouait d’ailleurs. Quand il marquait un but, il mettait son pouce en bouche pour imiter un bébé."
"J'espère qu'il tirera le prochain pénalty"
Cela n’a pas échappé à la vigilance de nombreux supporters. Samedi, alors que l’arbitre avait sifflé un penalty à la suite d’une faute de main de Deschacht, c’est Milos Kosanovic, et non Renaud Emond, qui était prêt à s’élancer pour tirer le coup de réparation… qui n’a finalement pas été accordé suite à une décision du VAR.
Mais cela en dit long sur la nouvelle hiérarchie des tireurs de penalty du Standard, au sein de laquelle l’attaquant gaumais, qui reste sur deux échecs (face à l’Antwerp en PO1 et au Cercle, avant de se rattraper en ouvrant le score) semble avoir reculé.
"Selon moi, Renaud aurait dû prendre la balle, explique Gary Raboteur. J’ai vu Kosanovic avec le ballon en main et je me suis dit que ce n’était pas normal, que c’était à Renaud de le frapper. Il y avait sans doute une liste établie par le coach dans le vestiaire qui décidait de l’ordre des tireurs. Mais je reste persuadé que la meilleure manière d’oublier un penalty raté, c’est tout simplement de transformer le suivant. Donc j’espère que Renaud tirera le prochain."